Le carbone est piégé en partie par certains écosystèmes. Les océans le fixent au travers de la synthèse du phytoplancton et la fabrication par certains organismes de coquilles qui se sédimentent au fond de la mer. Le CO2 se dissout dans les eaux froides. La végétation forestière séquestre le CO2 lors de la photosynthèse et la décomposition de la biomasse a permis jusqu’à présent de piéger 90 millions de Gt de carbone sous forme d’énergie fossile (charbon, pétrole, gaz naturel).
Cycle simplifié du carbone
Propriétés physico-chimiques du CO2
Le dioxyde de carbone est un gaz inodore, incolore qui se produit naturellement dans l’atmosphère à la température ambiante, avec des concentrations d’environ 0,037%. Selon la température et la pression, le CO2 se présente sous 3 états distincts. Le CO2 est dans une phase supercritique à des températures supérieures à 31,1°C et à des pressions supérieures à 7,38 MPa (valeurs du point critique). Dans des conditions de température et de pression inférieures à ces valeurs, le CO2 sera à l’état gazeux, à l’état liquide ou à l’état solide.
À pression atmosphérique, il se sublime à -78,5°C (passage de l'état solide à l'état gazeux), mais ne fond pas (passage de l'état solide à l'état liquide). La phase liquide ne peut exister qu'à une pression minimale de 0,5 MPa, et dans un intervalle de température allant de -56,6°C (point triple) à 31,1°C au maximum à 7,38 MPa (point critique).
Diagramme de phase du CO2
Solubilité aqueuse
Le CO2 se dissout dans l’eau et y forme de l’acide carbonique H2CO3 :
CO2 (aq) + H2O(l)H2CO3 (aq), avec Kh = [H2CO3] / [CO2] ≈ 1,70×10-3 à 25 °C
Cette réaction est réversible donc l’acide carbonique formé se redécompose facilement en H2O et CO2. Mais, en milieu basique (soude, potasse...), l’acide carbonique est déprotoné pour former un ion hydrogénocarbonate (HCO3–), aussi appelé ion bicarbonate, puis un ion carbonate (CO32–). De cette façon, la solubilité du CO2 est considérablement augmentée.
CO2 + CO32–+ H2O 2 HCO3–
La solubilité du CO2 augmente lorsque la température diminue. Elle est plus forte dans l’eau de mer que dans l’eau pure car l'eau de mer contient naturellement des ions carbonate.
Sous forme gazeuse Le CO2 a beaucoup d’utilisations : composant pétillant dans les boissons gazeuses ; en culture sous serre pour une meilleure croissance des plantes ; solubilisation du calcaire dans les eaux dures.
Sous forme liquide Le CO2 est utilisé entre autres comme : réfrigérant dans l’industrie alimentaire et dans l’industrie électronique ; agent d’extinction dans les extincteurs dits « au dioxyde de carbone », ou « neige carbonique ». À pression atmosphérique, le dioxyde de carbone n’est jamais sous forme liquide. Il passe directement de la forme solide à la forme gazeuse (sublimation).
Sous forme solide Le dioxyde de carbone sous forme solide a de nombreuses appellations : « glace carbonique », « carboglace™ », « glace sèche ». Il est issu de la solidification du CO2 liquide. On obtient de la neige carbonique qui est ensuite comprimée pour obtenir de la glace carbonique. Cette glace carbonique se sublime sans laisser de résidu. Sous sa forme solide, le CO2 est très utilisé en tant que réfrigérant.
Structure cristalline de la neige carbonique, cubique faces centrées (source Wikipedia)
Granulats de carboglace™ se sublimant à l’air (source Wikipedia)
En phase supercritique Au-delà de son point critique, le dioxyde de carbone entre dans une phase appelée supercritique. La courbe d'équilibre liquide-gaz est interrompue au niveau du point critique, assurant à la phase supercritique un continuum des propriétés physico-chimiques sans changement de phase. C'est une phase aussi dense qu'un liquide mais assurant des propriétés de transport (viscosité, diffusion) proches de celles d'un gaz. Le dioxyde de carbone supercritique est utilisé comme solvant vert, les extraits étant exempts de trace de solvant. Sous cette forme, il sert notamment :
à l’extraction de composés chimiques ou biologiques ;
L'air contient aujourd'hui environ 0,04% de CO2. À partir d'une certaine concentration dans l'air, ce gaz s'avère nocif voire mortel. La valeur limite d'exposition est de 3% sur une durée de 15 minutes. Cette valeur ne doit jamais être dépassée. Au-delà, les effets sur la santé sont d'autant plus graves que la teneur en CO2 augmente. Ainsi, à 4%, la fréquence respiratoire s'accélère. À 10%, peuvent apparaître des troubles visuels, des tremblements et des sueurs. À 15%, c'est la perte de connaissance brutale et à 25%, un arrêt respiratoire entraîne la mort.
Les sources de CO2
L’illustration ci-dessous montre les différentes sources, qui sont de deux types : naturelles ou liées à l’activité humaine.
Les sources naturelles d'émissions de CO2 dans l'atmosphère sont d’origine :
volcanique (éruptions, dégazage de magma) ;
hydrothermale (dégazage de CO2) ;
phréatique (explosions) ;
lagunaire (lacs à l'eau supersaturée en CO2) ;
sédimentaire (bassins contenant du CO2 d'une pureté > 90 % ; zone de faible activité tectonique ou volcanique ; l'évasion aérienne du CO2 est due à une surpression, à des fissures dans la roche, à une porosité de celle-ci).
On trouve du CO2 piégé par la roche au cœur des bassins sédimentaires, ce depuis des millions d'années. Lorsque des accidents naturels d'évasion de CO2 surviennent, ils peuvent être mortels et ont un énorme impact sur l'écosystème local. L'impact est moins important que dans les régions soumises à un régime volcanique. Du CO2 dissous naturellement dans la roche peut émerger sous forme de composés carbonés dans l'eau de source. Dans de nombreuses régions du monde (Islande, plateau du Colorado, Hongrie …) les geysers (eau chaude rejetée dans les airs, avec du CO2, due à une surpression dans l'aquifère) constituent des attractions touristiques.
En août 1986, l'éruption lagunaire de CO2 du lac Nyos (Cameroun) tue 1746 personnes Dans l'atmosphère, plus d'un million de tonnes de CO2 sont rejetées (source essperans.fr et Wikipedia)
Sources anthropogéniques
Les émissions de CO2 dues aux activités humaines sont surtout produites lors de la combustion de matières fossiles dans divers secteurs. La répartition de ces émissions est représentée par le diagramme ci-dessous.
Répartition par activité des émissions de CO2 en 2004 (source IPCC, www.manicore.com)
Bien que réparties sur la totalité du globe terrestre, les émissions sont particulièrement concentrées dans quatre régions : l'Amérique du Nord, l'Europe, l'Asie de l'Est et l'Asie du Sud.
Interactions entre molécules de CO2 et molécules de H2O
Dans l'océan, les interactions entre molécules de dioxyde de carbone et molécules d'eau prennent de l'importance. On pourra se reporter à la page modélisation moléculaire.